Le risque majeur est, par définition, lié à un événement d’origine naturelle (inondations, sécheresse, péril acridien, foudre, feux de brousse, érosion côtière, etc.) ou technologique (accidents industriels, de transport ferroviaire, aérien, maritime, de Transports de Matières Dangereuses, etc.) potentiellement dangereux appelé « aléa » et dont les effets prévisibles peuvent occasionner de nombreuses victimes, un coût important de dégâts matériels et des impacts sur l’environnement qui dépassent les capacités de réaction des instances directement concernées. Deux critères caractérisent le risque majeur, à savoir une faible fréquence et une énorme gravité. Le premier renvoie aux catastrophes inhérentes aux risques majeurs qui sont d’autant peu fréquentes que l’homme et la société sont enclins à les ignorer. Le second fait allusion aux nombreuses victimes, dommages importants aux biens et/ou à l’environnement.
Il y a catastrophe lorsque le risque majeur qui présageait son occurrence n’a pas été maîtrisé, à la source, par des stratégies de prévention, de mitigation. Dans tous les cas, quel que soit le niveau de maîtrise des risques, il convient de se préparer à la gestion de catastrophes car, si le risque est souvent maîtrisé et les catastrophes évitées, il n’en demeure pas moins que des défaillances non calculées, impromptues peuvent fausser le système de prévention ; ce qui fait, d’ailleurs, dire aux spécialistes de la gestion des risques que le « risque zéro n’existe pas ». Cette capacité de gestion des catastrophes passe inévitablement par la mise en œuvre de plans d’urgence, tels que le plan ORSEC et les plans de contingence.
INTRODUCTION
Les catastrophes naturelles causées par les tremblements de terre, inondations, glissements de terrain, sécheresses, cyclones tropicaux et les tempêtes, tsunamis et éruptions volcaniques qui en résultent, ont un coût élevé en vies humaines, et un profond impact sur les infrastructures économiques et sociales, et un écosystème déjà fragile. Malgré le fait que les risques naturels fassent partie intégrante de notre environnement, l’activité humaine aura pour conséquence soit d’accroître, soit de réduire la vulnérabilité des sociétés et communautés face à ces dangers et aux catastrophes qu’ils engendrent.
Le mode de développement, surtout pour ce qui est de la persistance de la pauvreté généralisée, du rythme effréné d’une urbanisation non-contrôlée et de la dégradation de l’environnement ont rendu plusieurs régions et pays plus vulnérables par rapport aux risques naturels.
En octobre 2006, le Sénégal a adopté son DSRP de seconde génération, couvrant la période 2006-2010. Le changement majeur apporté à ce document a été l’introduction d’un nouvel axe : « Protection sociale, prévention et gestion des risques et catastrophes ». L’axe prend en compte les nouvelles priorités de l’Etat mais aussi des populations en matière de gestion des risques et catastrophes auxquels le Sénégal est confrontés ces dernières années (naufrage du bateau « le Joola », inondations, invasions acridiennes, incendies de marchés, pluies hors saisons, etc.).
Cette réforme se justifie par le fait que « Les risques et catastrophes auxquels les populations sont exposées maintiennent les groupes les plus vulnérables dans la précarité et font basculer d’autres dans la pauvreté. Du fait de leurs conséquences sur les personnes, les biens et l’environnement, ils font perdre à l’économie nationale des gains de productivité et de croissance importants. À cet égard, le Gouvernement a pris des initiatives importantes marquées par l’adoption d’un arsenal juridique et la mise en place de la Commission supérieure de la Protection civile, du Comité national de Sécurité civile et de plusieurs plans et organes de gestion et prévention des catastrophes dont le plus connu est le plan ORSEC.
Ces objectifs sont accompagnés par des actions de recherche et de formation sur le concept de risques et catastrophes et mis en œuvre à travers des programmes de prévention et de gestion des risques et catastrophes, des accidents majeurs, de promotion des systèmes d’assurance dans les secteurs agricole, artisanal, etc., la promotion des systèmes d’alerte précoce».
C’est pour cette raison que la problématique de la prévention et de la gestion des risques et catastrophes constitue un défi majeur qui a un impact certain sur les économies de façon générale. Ainsi, peut-on considérer que sans une stratégie intégrée de prévention et de gestion des risques de catastrophes, les efforts menés peuvent ne pas produire les effets escomptés et compromettre les stratégies de développement élaborées par le Sénégal.
Ainsi, avec l’appui du PNUD, le Sénégal a procédé à l’élaboration d’un Programme National de Prévention, de Réduction des Risques Majeurs et de Gestion des Catastrophes Naturelles et à son intégration dans le document de politique économique et sociale.